Au Cameroun, l’accélération des investissements par les raffineurs fait exploser la demande d’huile de palme, à plus d’un million de tonnes

6 décembre 2018

Profitant des avantages prévus par la loi de 2013 portant incitation à l’investissement privé en République du Cameroun, les transformateurs des oléagineux (production des huiles raffinées, savons de ménage et de toilette, etc.) ont accéléré les investissements dans cette filière, lesquels investissements culminent de nos jours à 630 milliards de francs CFA pour 60 000 emplois, selon les pointages de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (ASROC).

Au cours d’une conférence de presse, organisée le 5 décembre 2018, dans la capitale camerounaise par ce regroupement corporatiste, son secrétaire général, Jacquis Kemleu Tchabgou, a indiqué que cette accélération des investissements dans la transformation a occasionné une augmentation substantielle de la demande d’huile de palme, ces dernières années.

Cette demande, apprend-on, est actuellement estimée à plus d’un million de tonnes, sur une offre locale officielle de seulement 300 000 tonnes par an ; ce qui révèle un gap de 700 000 tonnes.

« Le déficit structurel de 130 000 tonnes dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la basse de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important, puisque comme l’a souligné le secrétaire général de l’ASROC, la demande réelle des industries de transformation aujourd’hui est de plus d’un million de tonnes », précise Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.

En conséquence, plaide Jacquis Kemleu Tchabgou, « il faut produire davantage. Après avoir été premier producteur d’huile de palme en Afrique pendant des années, le Cameroun est aujourd’hui 4ème producteur africain et est menacé par la République démocratique du Congo. La production nigériane culmine désormais à 970 000 tonnes. Avec 520 000 tonnes, le Ghana surclasse désormais la Côte d’Ivoire, qui produit 480 000 tonnes. Le Cameroun arrive ensuite avec 300 000 tonnes, suivi de la RD Congo. Donc, il faut augmenter la production. Le sauvetage de cette filière aujourd’hui ne se conjugue pas en termes d’augmentation du prix de cession du kilogramme de l’huile de palme brute, mais en termes d’augmentation de la production nationale ».

Afin de pallier ce déficit de production de l’huile de palme dans le pays, certains transformateurs locaux se sont eux-mêmes lancés dans la création de plantations de palmiers à huile. Il en est ainsi du group Nana Bouba qui a lancé, en 2016, un projet de création de 30 000 hectares de palmiers à huile dans la région du Littoral, afin d’approvisionner sa raffinerie Azur SA, spécialisée dans le raffinage de l’huile de palme et la production du savon de ménage.

Agence Ecofin, Brice R. Mbodiam

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