les multinationales de l’huile de palme plus « vertes » que le gouvernement indonésien

12 octobre 2015

Les grandes compagnies qui produisent de l’huile de palme en Indonésie se sont engagées à lutter contre la déforestation, mais elles n’ont pas le soutien des autorités de Djakarta ni des autorités locales.

Les multinationales de l’huile de palme sont désormais plus « vertes » que le gouvernement indonésien. Les grandes compagnies d’huile de palme, qu’elles soient asiatiques – Golden Agri, Wilmar, Asian Agri – ou américaines comme Cargill, commercialisent 80 % de l’huile de palme indonésienne. Elles se sont engagées à mettre totalement fin à la déforestation causée par l’extension des plantations d’ici 2030, sous la pression des ONG environnementales occidentales et, de plus en plus, asiatiques.

Les pays riverains de l’Indonésie sont les premiers asphyxiés par les feux de forêts de l’archipel qui ont pris des proportions telles cette année que l’on doit porter des masques sur les plages thaïlandaises. Alors les grands de l’huile de palme refusent désormais de s’approvisionner auprès des fournisseurs qui continuent à déforester et qui sont souvent de plus petits planteurs indonésiens. Les multinationales utilisent même une partie de leurs concessions pour les convertir en territoires de forêt préservée. Une perte de revenus et d’emplois dans les plantations qui fait grincer les dents des autorités indonésiennes.

La province de Bornéo a retiré une concession à Golden Agri parce que la compagnie avait décidé de ne pas l’exploiter. De même le gouvernement central à Djakarta fait de la résistance face à l’initiative écolo des multinationales : le président Widodo leur a demandé de continuer à s’approvisionner auprès des petites plantations.

Réduire la pauvreté, c’est la priorité de l’exécutif indonésien, alors que la croissance économique ralentit. Les géants de l’huile de palme, le PDG de Cargill en tête, lui rétorquent qu’ils n’arriveront à rien sans la collaboration des autorités. Et que l’huile indonésienne risque bien d’être peu à peu délaissée au profit de l’huile de palme d’Amérique latine ou d’Afrique, si son exploitation n’entraîne pas les mêmes ravages, ce à quoi le gouvernement du Ghana vient très opportunément de s’engager.

RFI, Claire Fages

🗒 Article original

Lien de l’article

Autres actualités

President Bio praises Socfin 

President Bio praises Socfin 

During his South/Eastern tour over the weekend, His Excellency President Julius Maada Bio visited Sahn Malen in the Malen...